Adrien a décidé qu’il n’était plus réalisateur. Qu’il serait poète. La poésie exprime mieux ce qu’il a envie de faire finalement.
Ou alors il serait un excellent sculpteur. Il pourrait travailler l’argile comme personne.
Adrian a décidé qu’il n’avait dit à personne que le cinéma était sa vie et que donc, ça l’autorisait à annoncer avec fierté que la musique était sa nouvelle passion. Il pourrait très facilement se créer une guitare avec un gros bout d’os et quelques muscles.
Adrien est maigre dans le reflet du miroir.
Les joues creuses, la colonne vertébrale apparente. Il remarque des bosses sur son thorax et en ressent sur son crâne. Il pourrait jurer que son pied droit est surélevé à cause d’une excroissance qui a poussé à proximité de son talon.
Adrien s’imagine difforme et explosé. Il se voit en double et en triple dans la glace. Adrien déteste ce qu’il est mais se colle le nez au miroir, s’admire, se scrute. Une bête de chair et de monstruosité.
Adrien n’a toujours pas créé quoi que ce soit. Le chrono dans sa tête cause de petites tumeurs qui pleuvent jusqu’à ce qu’elles prennent racine sur son nez et ses joues.