Installé presque un an jour pour jour derrière le volant de la voiture immobile d’Olivier, René se répète une nouvelle fois que l’inconnu est mort pour rien. La vie est injuste. Quel gâchis, quand on y pense.
« À l’aide! » « Au secours! »
Il sursaute, lâche le volant, sort de ses pensées dès qu’il voit Justine et Vanessa débouler dans l’allée du chalet, à bout de souffle. Blessées.
René sort en vitesse de la voiture. « Qu’est-ce qui se… » il n’a pas fini sa phrase que l’une se pend à son cou et que l’autre éclate en sanglots. La peau moite, les joues rougies par les coupures. Elles n’arrivent pas à articuler ce qui se passe. Il cherche des réponses autour d’eux. Cherche la menace.
Dans les bois, une paire d’yeux brillent. René aurait pu la manquer.
Mais il remarque l’ombre s’enfuir en bordure du chemin.
« Venez, vite. » son sixième sens lui hurle de s’assurer qu’elles sont en sécurité. Justine et Vanessa passent sur le siège arrière de la voiture, René démarre en trombe. « C’est lui, n’est-ce pas? » tous les scénarios se mélangent dans sa tête, mais les hochements des filles lui confirment qu’il a trouvé le coupable.
René fait sa loi.
René s’assure de punir l’anniversaire injuste de la mort d’un anonyme.
Il appuie sur l’accélérateur, réduit la distance, suit la silhouette qui sprinte sur le chemin. Justine jure que c’est leur attaquant. Vanessa pleure en suppliant René de venger Phil et Jee, de venger Oli, de venger Steph et Antoine, même de venger Cath.
Lorsque Guillaume fait l’erreur de regarder par-dessus son épaule pour s’assurer qu’il a semé le chauffeur fou, René lui fonce à toute vitesse dessus.
Quel gâchis.