La tempête dehors fait craquer les murs et les fenêtres du pub. À l’intérieur, les pichets cognent si fort les uns sur les autres que personne, ou presque, ne remarque le blizzard dehors.
Antoine cherche quelqu’un des yeux. Il est en retard, l’autre devrait être déjà arrivé.
Mais il n’est pas là. Antoine fait le tour du pub deux fois. L’entente était d’arriver ici, de prendre ce qui lui appartient, de repartir aussi vite.
Les secondes deviennent des minutes. Antoine tape du pied, s’impatiente. Les ustensiles autour de lui lévitent, les chandelles s’éteignent puis se rallument.
Peut-être que l’autre est parti avant qu’il arrive? Peut-être que l’autre n’est jamais venu? Impossible.
Et si…
Les pensées d’Antoine commencent à s’envenimer. Il panique, anticipe, s’inquiète, se fâche. On lui demande ce qu’il veut boire, il répond d’un mouvement de bagette excédé.
Au bar, Marilyn attire enfin son attention. Il fait comme s’il ne l’avait pas vue. Personne ne doit savoir pourquoi Antoine est ici.