Les survivants.

(qui est dans mon équipe?)

Je fais toujours ça, à l’aéroport.

Former mon équipe de survivants si l’avion s’écrase. (dans ma tête, les scénarios avec un “si” n’existent pas - on va s’écraser)

Sur le vol Québec-Paris du dimanche 23h55, mon Survivor maison ressemblait à :

Un couple de retraités un peu stressés par l’avion mais qui n’a pas laissé l’angoisse les empêcher de se parler sans arrêt, de se regarder amoureusement, de se rassurer avec leurs mains et leurs bouches, d’aller se chercher un dernier petit drink et d’être tipsy en rêvant d’un café croissant français. (le comité social)

Un trio de femmes dans la jeune cinquantaine : celle qui a sprinté aux toilettes pour se changer dans son ensemble de vacances à tendance sportive (bon cardio), celle toute en noire avec la voix qui va avec, austère et “honnête” quand “honnête” veut dire je te dis tout sans filtre parce que je suis franche mais surtout bitch (parfaite leader), et la troisième, celle qui passe toute leur conversation à chercher dans ses bagages, à ouvrir ses sacs et les éventrer au sol, à répertorier des lingettes des tampons du démaquillant des batteries des fils des lunettes de soleil des emballages des snacks (garde-manger/ressources). Elle trouve enfin ses écouteurs pour son iPad parce que non seulement elle fait du iPad au lieu de leur parler mais en plus elle met ses ÉCOUTEURS ahahah love it love her.

Une dame seule avec son livre qu’elle commence pour l’occasion, ses cheveux qu’elle a fait couper et coiffer pour l’occasion, ce voyage qu’elle aborde en silence avec soulagement pour l’occasion. (probablement fugitive donc promue directement au poste de pro-survivaliste) Grande sage qui a l’air de laisser quelque chose de très lourd derrière elle et je ne parle pas de ses valises beiges beiges beiges qu’elle a décorées avec un foulard orange fluo.

Un homme seul qui cherche quelqu’un mais qui ne parle à personne et qui ne m’a pas rendu une seule fois un de mes sourires. Monsieur qui finit par s’installer près d’une fenêtre qui ne mène nulle part pour ne rien regarder du tout. (grand explorateur de la jungle)