Il n’a plus de mains.
Lorsque Mathieu se réveille ce matin, ses poignets sont légers.
Cicatrisés.
Mathieu insère un pinceau entre ses dents.
Trempe ses orteils dans la peinture. Se roule dans la gouache.
Mathieu est colorié de la tête aux pieds, du dos au ventre, des hanches au coeur.
Et il roule, il roule, il roule sur le bois du plancher de sa chambre. La peau piquée d’échardes, les côtes barbouillées des couleurs qui ne l’inspirent pas plus qu’hier, mais qu’il épuise mieux que jamais.