De la laitue, des concombres, du salami, du fromage râpé, du porc, de la marmelade, du pain aux céréales, du jus d’ananas, un plant de basilic, de l’extrait de vanille, des sacs de poubelle, du papier de toilette trois épaisseurs - qu’est-ce que… ?
Il y a des taches sur mes mains qui remontent jusqu’à mes poignets. Mes bras aussi, je remonte mes manches aussi vite que je les redescends. Quelqu’un va voir. Et ça gratte ces chienneries-là, ça pique jusqu’au sang.
Si seulement il n’y avait pas d’odeur. Si c’était juste une tache qui grossit et qui grandit à vue d’oeil, ça serait pas si pire. Mais l’odeur. L’odeur est tellement dégueulasse que je dois me retenir de vomir en pleine allée des surgelés.
Ils me regardent, tous, je le sais qu’ils me regardent. Ils savent que c’est moi qui pue, que c’est à moi l’odeur abominable qui me suit peu importe où je me précipite. Courir est pas ma plus brillante idée, ça déplace de l’air et ma puanteur.
Ils me regardent.
Ils ont tout vu. Et ils ont tout senti.