Un vaccin, c’est rien un vaccin.
C’est juste une p’tite shot pas trop méchante de médicament dans le bras. Ils poussent la seringue pis on en parle plus. Y’a même une barre tendre et un jus après, pour faire passer le “choc” qui n’en est pas vraiment un.
J’ai pas fermé les yeux, j’ai gardé mes iris vissé sur les mouvements, les outils. Analysé quand on m’a nettoyé le bras, expliqué les minuscules effets secondaires qu’une grande protection du genre entraînait. Une douleur potentielle au bras pendant 24 heures, une rougeur, une courbature. On met une débarbouillette d’eau froide là-dessus pis on laisse ça vivre.
J’ai tout vu, de l’aiguille stérile à la goutte comme dans les films.
De l’insertion jusqu’à la disparition complète du dard, du liquide qui part de la seringue et qui s’en va un peu partout dans mon corps faire son travail d’anticorps ou un truc du genre.
Pas même de tremblements, de respiration rapide, de larmes aux yeux. Pour vrai, c’était rien de rien. J’y retournerais live si je devais avoir une seconde dose. La slush de célébration d’après-vaccin sur le chemin vers la bibliothèque goûte les fruits d’été et le sang.
C’est parce que quelque chose qui n’est pas la paille de mon drink vient de me perforer le palais.