La table est mise, Adrien se régale.
Ils sont tous et toutes là, à regarder autour, à chercher d’où provient la voix. Il a enchanté leurs baguettes, personne ne peut rien contre lui. La victoire si tôt dans la veillée le comble de joie.
Les serrures se verrouillent lourdement, une cruche d’eau-de-vie remplit son verre en apesanteur.
Adrien compte jusqu’à trois dans sa tête, se lèche les lèvres.
Quand il repère Antoine qui se hisse sur le plus haut banc du bar, il balaie l’air de la main pour le faire tomber de son siège. Le fracas de ses dents et de sa mâchoire résonne à travers le pub. Antoine a le menton recouvert de sang. Marilyn se relève, mais Adrien la cloue à son banc. Des lianes la gardent bien immobile.
Il peint sa fresque préférée : des visages terrifiés, des murmures retenus. Son nemesis voit double. Quand enfin Adrien apparaît à la mezzanine, un simple coup d’oeil à sa silhouette glace le sang. Son crâne lisse, son nez de serpent. Ses yeux comme deux fissures prêtes à cracher du poison.
Adrien siffle un fourchelang terrifiant qui attire des dizaines de serpents des caves des Trois Balais jusqu’à l’étage. Le plancher est recouvert d’écailles.
« Joyeux Noël, Antoine Dumbledore. »