La grossesse était fausse, en passant.
Vous seriez surpris de savoir à quel point on peut faire mentir les résultats d’un test avec quelques médicaments prescrits à la seconde où on arrive à mimer parfaitement les symptômes d’une dépression à son médecin.
Justine porte le noir à merveille.
Elle rayonne dans sa peine, elle me donne envie de lever mon verre à la mort de Phil, à celle de Cath, à celle des autres. À Guillaume qui nous assure une vie longue, calme, douce, confortable. Loin de tous les tracas que ma famille me causerait si je restais sous leur toit.
La famille de Phil, elle, m’entoure, me couve. Les oncles et tantes, les parents, les grands-parents. Ils me couvrent d’attention, seront encore plus envahissants à la seconde où je ferai une fausse couche.
Oh, que j’ai hâte d’éclater en sanglots en leur mentant encore en pleine face.
Leur dire à travers mes larmes que je ne porte plus le seul souvenir de l’amour de ma vie.
Ils sortiront leurs billets et leurs cartes de crédit. Ils me vendront du rêve à payer pour tout ce dont j’ai envie.
Quand j’en ai envie.